lundi 4 août 2008

Claude Balick, architecte 2


Tiré du guide d'architecture contemporaine en France une image du Chesnay, Parly 2.

Claude Balick, architecte






J'ai fait la jonction entre deux lots de cartes postales. Le premier lot nous montre les hameaux de la Roche à Ris-Orangis que nous parcourons surtout pour l'extraordinaire supermarché de Claude Parent. Ici, un petit ensemble résidentiel ressemblant à un coron verdoyant serpente sur un terrain. Les maisons sont en décrochement l'une de l'autre et un petit brise-soleil est visible sur chacune des façades. Les haies sont juste plantées sur des parcelles minuscules. Comment arpente-t-on aujourd'hui cet îlot ? C'est un curieux mélange de pavillon, de modernité et de tradition. Les ouvertures sont grandes et les façades en retrait comme le toit d'ailleurs. Etrange...En tout cas cet ensemble a eu le droit à une belle édition par Draeger en procédé 301 pour les éditions Yvon. Je vous montre le N°3 et 6 de ce qui devait être une série et une carte des éditions Borde en exclusivité de la librairie Daniel Bouxin. Il faut croire que ce hameau était très apprécié pour avoir le droit à autant d'éditions. Cet ensemble est de Claude Balick architecte D.P.L.G nous dit Yvon.
De ce même architecte voici à Fontenay-le-Fleury dans les Yvelines le Parc Montaigne. C'est élégant, un rien chic. Ce n'est pas ébouriffant mais c'est bien dessiné avec un goût pour les matériaux nobles. Tout cela sent le cadre moyen-supérieur. Mais quoi ?
J'ai peu d'informations sur Claude Balick mais notre guide nous donne quelques pistes (un peu longues) sur une opération au Chesnay à Parly 2 :
Si on admet que tout espace, dont la signification émotionnelle ou psychosociale est supérieure à la valeur fonctionnelle, peut être considéré comme un espace sursignifié, alors Parly 2 "la plus belle résidence de France", est aussi le plus bel exemple d'espace "sursignifié" de France.
La commercialisation de cette réalisation immobilière a été axée sur un désir de promotion sociale, de valorisation de l'individu par l'acquisition d'un appartement dans un endroit donné.
Pour cela, on a fabriqué de toutes pièces une image de marque rassemblant la totalité des clichés qui symbolisent les valeurs sociales et morales, les signes extérieurs de bonheur de la classe sociale prise pour cible commerciale. Nationalisme, nostalgie du passé, mythes du moment, ont été employés comme arguments de vente.
Ainsi, Parly 2 offrait des quartiers au nom prestigieux, historiquement ; des matériaux nobles, qui font la "chaleur" d'un logis et le signe extérieur d'aisance ; des appartements à décoration française, classique et bourgeoise ; des drugstore et shopping center, parce qu'acheter tout à n'importe quel prix ne pose plus de problème ; des espaces verts, jouxtant le musée de l'arbre ; des hectares de jardins pour les enfants ; des loisirs, valorisateurs socialement ; et même des esclaves puisque Parly 2 "est une ville où ne travaillent que ceux qui sont là pour vous servir".
Nous n'offenserons personne en ne parlant ni des pelouses interdites aux enfants qui de ce fait jouent sur le bitume, ni de ces mêmes pelouses envahies par les voitures parce que les parkings sont insuffisants, ni des piscines qui n'ont jamais été que "des signes" de piscines, ni de l'absence du tapis de forêt où l'œil devait se poser, ni des appartements de conception architecturale si anodine, ni des carences de l'insonorisation.
C'est très dur... Est-ce la même chose pour Parly 2 et Fontenay ? J'ai un peu peur que oui. Mais aujourd'hui ? Comment vit-on ici et là ?
Monsieur Balick a-t-il fait d'autres projets moins ciblés ?