lundi 20 octobre 2008

encore un peu d'église





Puisque les choses se croisent poursuivons avec encore un peu de religion et d'architecture.
Samedi après-midi, en me rendant à la Galerie du Bellay qui propose une exposition passionnante de vidéos et d'œuvres choisies judicieusement dans le fond du F.R.A.C de Haute Normandie articulant la question du cinéma dans l'art contemporain, je me suis arrêté à l'église de Mont-Saint- Aignan.

Il s'agit de Notre-Dame de Miséricorde au centre Colbert dont vous avez déjà eu connaissance. Je suis passé devant cette église un peu en retrait des dizaines de fois en me jurant de m'y arrêter : c'est fait. Il faut dire que j'étais motivé par la découverte successive de deux cartes postales la représentant et c'était sans doute un excellent déclencheur.
Elle est comme beaucoup de ces églises de cette époque se voulant moderne et discrète, contemporaine mais pas effrayante. Il faut dire qu'à Rouen le syndrome Arretche était fort et les architectes devaient se méfier de formes par trop voyantes. Elle est modeste et cherche surtout à rassurer et inviter le fidèle sous son énorme toit d'ardoise évoquant les églises des villages normands. La modernité est surtout présente par une géométrie du toit accusant la pointe et la pente et par des vitraux en dalles de verre si typiques de cette période et qui sont parfois réussis parfois ratés. Ici c'est de qualité, laissant une belle lumière pénétrer le bâtiment tout en offrant des pierres et des verres superbes dans lesquels l'œil découvre des fossiles et des bulles colorées. La monumentalité est tout entière dans le chapeau de l'entrée accueillant et ouvert. Le sol en pente vers le chœur permet de bien lire la charpente en lamellé-collé, là aussi matériau de cette époque.

Jeu de volumes, croisements des bois offrent un rythme et un jeu plastique agréable et un volume à l'echelle humaine. On est un peu étonné par le resserrement vers le chœur qui s'écrase en pointe sous la descente du toit. De chaque côté de l'entrée et sous l'orgue on trouve à droite une tout petite pièce avec le bénitier et à gauche une identique pour les confessions.

Les chaises Mullca 510 tournent le dos aux pénitents pris dans un coin sous un aquarium de verre...
Un baptême se préparait ce qui me valut le droit d'entrée et un large sourire du prêtre. C'est déjà ça.


La carte postale de l'intérieur de l'église nous montre celle-ci en plein fonctionnement avec une messe. C'est très rare de choisir ce moment pour une carte postale et je me demande bien pourquoi d'ailleurs. On perçoit bien la charpente, bien mieux que sur mes clichés et le point de vue est placé sur la mezzanine (quel nom autre ?) de l'orgue. C'est l'hiver sûrement car tout le monde est habillé chaudement. Oui je sais en Normandie l'hiver commence au mois de septembre et finit en mai... Peut-être qu'un fidèle de la paroisse se souvient de ce jour (le jour du sacrement de l'église ?) Une date est visible encore au crayon sur les charpentes, le 9 avril 1973. Mais l'église daterait de 1970.

Une autre marque attira mon attention, une marque de charpentier je crois, placée sous une poutre. Si vous connaisez ce signe... Expliquez-moi. Cette carte est une édition Eurolux photographie de Candelier Brumaire.

L'autre carte aux éditions Kettler, en couleurs naturelles nous montre l'entrée et son toit en casquette. Derrière les pans de verre un peu sombres, l'orgue dort.
Les architectes sont Messieurs Lefebvre et Rauscher.