lundi 29 décembre 2008

de l'oblique sans Claude Parent



Je quitte un peu mes cartes postales.
J'ai la chance d'avoir des réponses à des questions alors je vous les fais partager d'autant plus que les réponses proviennent de Monsieur Claude Parent lui-même, ne nous en privons pas.
Je connais cette image publiée dans un livre intitulé "l'art d'installer les chambres d'enfants" aux éditions Alta Marie-Claire en 1979.
La référence à la fonction oblique saute aux yeux et pourtant aucune mention de Monsieur Claude Parent. Le titre de la page " les plans obliques" et le papa architecte de l'article laissent croire à une intervention du grand architecte.
Eh bien non !
Claude Parent ne connaît pas ce suiveur obliquonaute mais ne s'en offusque pas. J'étais si sûr de moi... Mais alors qui est ce papa architecte qui a construit ces plans obliques pour ses enfants ? On remarque si on observe bien que l'ensemble est construit dans un studio et non réellement dans un appartement. Il s'agit donc soit d'un modèle pris dans le réel, un appartement qui a existé et qui fut ainsi transformé soit d'une inclinaison (oui) à suivre la fonction oblique d'un architecte très au fait de l'œuvre de Monsieur Parent ayant trouvé là l'occasion de tester le modèle.
Reste le témoignage d'une influence qui aurait pu s'ancrer en proximité plus forte en nommant la source ! Alors si parmi mes lecteurs figurent l'un de ces enfants ou bien le papa architecte qu'il nous en disent plus sur cette expérience car on peut aussi se réjouir qu'il soit si simple de transformer n'importe quelle chambre en fonction oblique.
Merci à Monsieur Parent de répondre à mes questions.
Merci à mon frère Christophe pour ce document figurant dans sa collection d'ouvrages de décoration et de design.

V.V.F, ça dure.



Je vous reparle des V.V.F (Villages, Vacances, Familles).
Cette fois-ci nous sommes à Saint-Jean-de-Monts en Vendée, regardez cet immeuble de Jean Marty architecte. N'est-il pas intéressant ?
Dessiné au cutter, massif aux angles accentués, sorte de contre-fort hôtelier il mélange les formules et les références. On le dirait dessiné d'après les plaques de béton préfabriquées tentant l'amalgame entre contrainte structurelle et puissance formelle. Il est défensif. Ce qui lui donne cette allure c'est la base en pente surmontée d'un jeu d'ouvertures en saillies où les fenêtres sont à égalité avec les plaques de béton des balcons. C'est irrégulier, contre-dit, un peu hésitant mais fort dynamique et sculptural. L'escalier en vis derrière redonne encore un peu d'une image militaire, sorte de tour de vigie solide et continue. Implacable. On admirera l'auvent de l'entrée tout en pointe, sorte de pont-levis figé dans un béton aux pans colorés.
Donc du biais, du solide, du massif tout pour me plaire. Je ne trouve rien sur Jean Marty l'architecte de ce V.V.F mais le guide nous donne deux entrées. Il s'agit d'un barrage à Beaufort et de l'usine marée-motrice de la Rance. Un architecte du génie civil ?
Cela expliquerait peut-être le registre formel. La carte postale est une édition du V.V.F qui nomme l'architecte.



Mais à Saint-Jean-de-Monts Monsieur Jean Marty a aussi construit ces petits bâtiments des gîtes du V.V.F. Là encore, dans un registre plus traditionnel et régionaliste, on a droit à du pan coupé, du biais, du pointu. Les angles deviennent un élément décoratif et les murs s'avancent comme pour offrir des abris au vent. En symétrie les constructions sont reliées par des passerelles et escaliers. C'est dans le genre, assez réussi, je trouve. Pas de clôture, l'ensemble est posé sur le sable. Sur cette carte postale Artaud l'architecte est nommé.



Sur cette vue multiple on retrouve notre immeuble et on aperçoit la barre en construction sur le front de plage. Cette "Marina" est de l'architecte Monsieur Naulleau.


Là aussi, c'est pentu et en retraits successifs. Mais là c'est un peu dur. La volumétrie est pauvre, juste ce qu'il faut pour faire semblant d'éviter l'effet barre mais l'image du dos du bâtiment ne trompe pas, ça ferme le front de mer.


L'arrière est aussi pauvre que le devant. Aucune ouverture, pas de cheminement c'est un mur que nous propose cette carte postale Artaud
On peut comprendre facilement ce que la Grande Motte de Monsieur Balladur a évité. C'est l'antithèse absolue.
Monsieur Marty, signalons-le a travaillé avec Monsieur Arretche qui nous a offert la belle église de la place de la Pucelle à Rouen. Décidement ce V.V.F regorge de belles choses. Qui maîtrisait la politique architecturale de ce groupe ? Qui doit-on remercier ?