samedi 31 octobre 2009

la famille Fontana et la famille Coudert

Dans ma collection j'ai finalement peu de maisons particulières. Parfois un lotissement de pavillons mais il est rare de trouver des cartes postales de maisons individuelles éditées par leur propriétaire ou par un éditeur.
Il existe des exceptions pourtant à cette règle. Dans les années 50 et 60 le Parisien libéré organisait un concours des maisons. Ce concours permettait à ses lecteurs de gagner une maison.
Ce qui était tout de même un beau cadeau...
Ainsi, pour faire la promotion du journal et la promotion du concours avons-nous aujourd'hui des cartes postales représentant ces maisons avec en prime sur la photographie ce qui pourrait bien être les heureux gagnants !
Au dos de la carte un texte invite à la participation des lecteurs au concours et aussi nous livre la localisation et le nom des heureux gagnants de l'an passé !
Pas de nom d'architecte...
Il faut dire que ces pavillons sont bien typés et n'ont rien d'extraordinaire du point de vue architectural si ce n'est, peut-être, une construction solide !
C'est sobre, bien pavillonnaire et cela devait bien faire, je crois, le bonheur des nouveaux propriétaires gagnants du concours !
Voyez la maison de la famille Coudert :



Madame Coudert soigne ses géraniums pour le photographe.

La maison de la famille Fontana :




Monsieur Fontana est fier de sa maison gratuite !

Est-ce que les gagnants avaient des restrictions du genre acheter le terrain, l'obligation de faire visiter la maison, de la laisser photographier etc. ?
Est-ce que la famille Coudert et la famille Fontana habitent encore ces maisons ?
Combien de temps a duré ce concours ? Il doit y avoir d'autres cartes postales ! Ces maisons sont en tout cas une belle représentation de l'idéal pavillonnaire de l'époque, l'image même du rêve de maison qui aujourd'hui encore fait des ravages dans un étalement de lotissement sans issue.

mercredi 28 octobre 2009

le tuyau d'arrosage

Voici une carte postale :


Nous sommes à Quiberon devant le Centre Diététique Louison Bobet. L'architecte est nommé Monsieur Fatus.
Cette carte postale m'intéresse peu du point de vue de l'architecture mais bien plus de la manière dont celle-ci est représentée.
J'ai envie de dire que c'est l'image qui fait l'architecture, c'est au moins elle qui me pousse à la regarder.
Le point de vue fait du mur aveugle du pignon crépi, lisse et gris le dessin type des cellules à suivre sur la courbe bien prononcée du bâtiment.
Ce dernier le photographe le fait venir en butée à gauche comme à droite, à ras du bord. Les volumes de l'entrée s'en trouvent légèrement écrasés mais cela bien évidemment accentue la courbe moderne. Cela accentue également la longueur de la bâtisse, lui donnant un caractère monumental que le pignon aveugle bien au-devant répète à l'envie.
On aimera la succession des poutres dépassant les décrochements du rez-de-chaussée et la lumière qui découpe parfaitement les alvéoles des chambres au fond.
Le ciel est découpé au sens propre comme au sens figuré. Totalement factice ce bleu uniforme laisse voir son collage si on regarde bien comment il effleure les bords construits.
Alors elle n'a rien d'exceptionnel cette architecture mais sa modestie moderniste est bien mise en valeur par la carte postale. Le photographe de chez Artaud éditeur a bien travaillé évitant l'écueil d'une vue frontale qui aurait perdu la courbe et rapetissé l'ensemble.
Le jardinier a laissé le tuyau d'arrosage sur le gazon. Le photographe aussi. Ce tuyau serpente à jamais sur une pelouse grasse et fraîchement plantée. J'aime ces petites choses qui nous disent une présence. Le jardinier derrière le photographe le regarde photographier.

mardi 27 octobre 2009

Carrefour monument historique ? Les médias.

Je reprends le titre de L'Yonne Républicaine qui nous fait l'honneur de sa couverture de samedi dernier. L'article est complet et pose parfaitement les problèmes. Merci à Franck Morales.
C'est bien et important pour notre action.
Hier je me suis rendu à Sens où j'ai rencontré l'équipe fort sympathique de FR3 Bourgogne. Et hier soir à 19h dans l'édition régionale du journal (26 octobre) nous avons eu l'honneur là également d'être le premier sujet ! Je dois dire que la chaîne régionale a su rebondir promptement à ma demande et a su regarder avec nous le bâtiment. C'est heureux de voir cette disponibilité et surtout leur écoute, nous aidant très bien à aller à l'essentiel. Merci .





Ce matin nous devrions pouvoir entendre l'émission que j'ai enregistrée mercredi dernier à la radio Fréquence Paris Pluriel 106.3.
Sur l'invitation de Claude Lothier et de David Chauveau j'ai pu évoquer ce blog et le combat pour Sens. David a su me mettre en confiance et c'est je crois important. J'aime bien parler dans des micros finalement. Et Miles Davis en prime...
C'est bien. Merci David.


La boule orange du micro comme une clémentine géante.

Je ne sais pas pourquoi les choses se précipitent ainsi mais ce que je remarque c'est partout l'intérêt et la curiosité pour la démarche. Cela surprend et intrigue et finalement cela passe. J'espère évidemment que tout cela poussera à une mesure de protection et au moins à un autre regard sur le bâtiment. J'étais très heureux de le revoir hier malgré la tristesse de son abandon. Le monde semble tourner autour de lui dans, au mieux l'indifférence, au pire l'agressivité. Mais nous sommes nombreux, nous sommes forts, nous sommes convaincus et nous sommes libres.
Alors nous sauverons ce centre commercial.

dimanche 25 octobre 2009

la cité des poètes à Pierrefitte

Au moment où j'écris ces lignes, je suis en colère.
La cité des poètes à Pierrefitte est en démolition.
Il s'agit pourtant d'une des très grandes réussites de l'architecture sociale en France. Une fois de plus, une fois de trop, il  semble que nos institutions soient incapables de protéger ce qui est pourtant notre richesse commune.
Comment et pourquoi laisser échapper de telles réussites nationales ?
Voyez ce que vous pouvez faire.
N'oubliez pas.

  La Cité des Poètes à Pierrefitte en Seine-Saint-Denis disparaît...(Le Grand Paris! ) à la suite d'une erreur grave et manifeste des administrations. Pourtant elle est un patrimoine architectural et urbain du XXème siècle, pionnière de l'écologie et d'une haute qualité environnementale pour le logement social. Il s'agit de raser 440 logements livrés en 1993, un petit ensemble urbain qui représente l'excellence du logement social à la Française. Alors que nous sommes en pénurie de logements sociaux...et  que l'Etat a déjà financé ces logements il y a 25 ans , il va les démolir pour en reconstruire d'autres, sans véritable projet de qualité, en quantité moindre!   Les architectes ont fait un projet de restauration qui coûte 1/ 5ème de la seule démolition.
Réagissez avec les architectes et l'association DOCOMOMO FRANCE, en écrivant et en participant même symboliquement à notre recours au tribunal administratif, contre la démolition commencée.
docomomo.france@gmail.com
L'adresse est:
DOCOMOMO FRANCE :
Palais de Chaillot
1, Place du Trocadéro et du 11 novembre 75116 PARIS


la télévision française

Ce matin dans un salon pourtant réservé aux livres à Caudebec-lès-Elbeuf je trouve quelques cartes postales.
En voici une un peu prémonitoire :



Cette carte postale de Sens ne nous dit rien du centre commercial de Monsieur Parent que je vais avoir l'honneur de défendre pourtant devant la télévision régionale demain. Je vous dirai bien évidemment comment cela c'est passé et avec un peu de chance vous pourrez voir le reportage soit sur le site de FR3 Bourgogne soit sur le réseau national ! On espère !
En attendant cela voici une carte postale bien étonnante :



Nous sommes à Javea en Espagne et vous regardez l'église Santa Maria de Loreto. Le bâtiment est spectaculaire avec ses arcs-boutants extérieurs comme des branches d'arbres en béton. Une des branches semble pénétrer la bâtisse et les deux autres recevoir à leur tour des arcs provenant de l'intérieur. C'est superbement dessiné et très réussi comme expressivité. Le plan est en ovale.
On remarquera aussi le contraste entre le cube de verre à gauche et l'église, il faut aussi regarder le pilier solitaire agissant comme une sculpture.
Je n'arrive malheureusement pas à trouver d'informations sur l'architecte et l'histoire de cette construction néo-expressionniste. Dommage...
Le photographe est Hnos Galiana.
Mais nos amies espagnoles nous aideront bien !

samedi 24 octobre 2009

nayor

Regardez bien cette carte postale :


Sans difficulté vous aurez reconnu Royan.
Mais si vous n'êtes jamais allés dans la plus belle ville du monde, vous n'aurez rien vu de l'étrangeté de cette image.
Regardez bien.
Ceux qui ont arpenté les rues, abîmé leurs yeux sur les plans, ou plus chanceux qui comme le photographe de cette vue aérienne ont survolé la ville auront vu autre chose...
Alors ?
Eh bien cette carte postale Elcé est tout simplement imprimée à l'envers !
Je redresse :


Cas unique dans ma collection d'une telle erreur !
Il m'a fallu pour ma part, alors que je connais bien la ville un petit moment pour m'en rendre compte !
C'est une erreur intéressante non ?
J'imagine la fureur de l'imprimeur... Tout à la benne... sauf peut-être quelques exemplaires comme celui-ci, à moins que l'ensemble ne soit passé en vente, l'air de rien, à la vue des revendeurs se fendant d'un sourire complice avec leur collègues lorsque le touriste partait avec ce que mon grand-père forain appelait un... rossignol (un invendable) !
La carte postale fut expédiée en 1975 vers Paris.

lundi 19 octobre 2009

j'aime, Seigneur et la cathédrale

Je viens à l'instant et avec près d'une semaine de retard d'écouter l'émission de François Chaslin : Métropolitains.
Il recevait François Seigneur et Mario Botta.
Comme d'habitude j'essaie de coller à l'émission avec ma collection.
Pour François Seigneur c'est raté. Rien. Mais à l'écoute de l'émission j'apprends qu'il a travaillé sur... le centre commercial de Sens lorsqu'il était employé par Monsieur Parent. Il nous apprend entre autres choses passionnantes qu'il dessina le logo G. E. M des magasins.
Alors je vous donne ça :


C'est un cliché d'époque qui provient de la magnifique collection d'archives de Goulet-Laurent Leroy.
J'en profite aussi pour faire un point sur la demande de classement du centre commercial. Nous devrions avoir au moins une réponse pour sa labellisation au titre du "Patrimoine du XXème siècle" les 26 ou 27 octobre prochain.
Pour ce qui est du classement au titre des monuments historiques, il nous faudra attendre le mois de janvier 2010.
Ne baissons pas les bras et continuons à nous manifester.

Pour Mario Botta je trouve ça dans ma collection :



Il s'agit bien entendu de la Cathédrale d'Evry. Ici dans une édition de la Boissière avec une photographie de Serge Gloagen. La carte postale fut envoyée par Serge (le photographe ?) en 1996 et il nous dit qu'il trouve la cathédrale affreuse... Pauvre Serge...
Nous ne discuterons pas avec lui et nous profiterons de cette image prise d'un peu en dessous et qui écrase, c'est vrai, un peu le cylindre. Et puis je l'aurais peut-être préféré ainsi :



Encore de béton, dans une allure de centrale nucléaire sans son revêtement de brique, un objet industriel.
Cette carte postale promotionnelle servait à récolter des fonds pour l'achèvement de la cathédrale. Voici le verso avec la signature de Monseigneur Herbulot :


C'est une carte de grand format, à la limite d'une carte postale. Mais un beau document, non ?
Regardez comme la pose du toit est spectaculaire et comme encore une fois l'appareil photographique écrase, cette fois par le haut, le cylindre. C'est daté dans l'image du 28 4 93.
Autre pièce de ma collection :


On retrouve Monseigneur Herbulot, plan à la main devant le chantier. Mais qui est l'autre personne ? Là également c'est à peine une carte postale mais plus certainement une carte-réponse en remerciement d'un don car Monseigneur Herbulot souhaite un Joyeux Noël et meilleurs vœux à son correspondant dont je ne sais rien.
Le chantier est à son début, les fondations sont posées. Voyons le plan :


Vous connaissez d'autres cathédrales représentées en cartes postales par leur chantier et par leur plan ?
la Sagrada Familia, oui, peut-être.
Et avec son architecte ? Plus dur non ? Eh bien regardez là :

Sur cette autre carte postale géante qui célèbre le sacrement de la cathédrale et la pose à la fois des cloches et des briques qui voyons-nous ?


Mario Botta si je ne me trompe !
Et c'est bien normal qu'il soit présent en ce jour si important. Être l'architecte d'une cathédrale tout de même... Cela doit être quelque chose...
Je vous conseille vivement de télécharger l'émission de Monsieur Chaslin car les témoignages de ces deux architectes sont fort intéressants.


dimanche 18 octobre 2009

la même promenade

Je vous propose la même promenade dans Hansaviertel mais cette fois avec des photographies de votre serviteur.
Voici donc des images de Saint Ansgar :

les portes de Saint Ansgar par l'architecte Kreuer.



Maintenant la barre de Gropius. Voici le dos, invisible sur la carte postale et si différent de l'autre façade :
On repasse du côté carte postale :



Voici maintenant des images de la barre de monsieur Vago. Sur la carte postale elle est juste derrière celle de Gropius. La carte postale ne lui rend pas hommage car c'est un bâtiment d'une très grande beauté. Voici la façade visible sur la carte postale :

Et voici l'autre façade :


Le travail que l'architecte Vago a réalisé au niveau de la prise au sol est superbe, ainsi que la superbe géométrie de la façade dont les balcons réalisent un jeu d'ombres et de volumes magnifiques. Sans aucun doute, à Hansaviertel l'un de mes coups de cœur. C'est aussi un immeuble qui n'est pas sans m'évoquer Royan.




Voici enfin l'œuvre de l'architecte Lemmer avec une vue assez semblable à la carte postale de son église Kaiser-Freidrich :

Là aussi, un travail sur les portes, magnifique, qui rompt et met en scène la froideur du mur.

berlinois

Retour à Berlin.
Parce que :
j'ai des nouveautés à vous montrer.
C'est inépuisable.
C'est beau.
Je dois tenir des promesses.
Alors on commence :



Berlin Hansaviertel chez Defot éditeur, (verlag).
Cette très belle carte postale nous montre le quartier si célèbre et en particulier au premier plan la barre dessinée par Gropius.
Celle-ci est très belle, surtout les pignons. Il faudrait pouvoir visiter les appartements pour ne pas rester sur un jugement de peau extérieure. Elle forme en tout cas une belle courbe très ouverte au curieux balcons de métal.
Je vous mets les autres architectes :

Et puis à Hansaviertel il y a aussi ça :



Cette très belle carte postale nous montre l'église St Ansgar par l'architecte Willy Kreuer. En fait aujourd'hui elle est très dissimulée par les arbres mais elle est là. La photographie est de Harry Wagner dans une édition Defot. J'aime l'encadrement des deux très beaux lampadaires et le ciel nuageux, le clocher est un peu surdimensionné peut-être. Mais la succession des décrochements des volumes et le beau dessin de la façade en font un bel édifice d'art sacré qui date de 1955, 1959.
On y trouve même quelques cartes postales. D'un peu plus près, voici la façade derrière les arbres :


On devine les portes en cuivre de l'édifice. La carte postale est une édition VHL.
Voici l'intérieur :



Une courbe finalement apparaît au fond et la lumière vient de la gauche. Le fidèle, l'œil en butée sur la blancheur du mur, perçoit le calvaire du Christ.



On doit cette sculpture a Ludwig Gabriel Schreiber.
Une autre carte postale :


Bon, c'est moche mais cette image à l'intérêt de réunir deux église du quartier : Saint Ansgar et Kaiser-Freidrich Gedächtnis Kirshe dont l'architecte est Professor Ludxig Lemmer.
Voici une belle carte postale de cette église :


Superbe non ?
On doit ce beau cliché à Arthur Köster.
Ici le clocher est l'élément important et fort, offrant un escalier tournant semblant se visser dans le ciel. J'aime beaucoup ça !


samedi 17 octobre 2009

Monsieur Székely en série

Aimer les architectes, finalement cela permet de mieux les connaître et de faire de belles rencontres.
Je viens en effet de recevoir une belle série de cartes postales du Carmel de Saint-Saulve que l'on doit à Monsieur Székely.
Très gentiment en effet sa fille me les envoie et je vous en fais profiter. On connaît bien, si on est fidèle à ce blog l'œuvre de Monsieur Székely.
Son travail de sculpteur lui a valu la confiance des architectes à une période où la synthèse des arts était encore une réalité. On pouvait en effet parfois sculpter des architectures, habiter des sculptures et le plus possible inventer des relations étroites entre les deux arts. Aujourd'hui les artistes contemporains semblent retrouver cette nécessité de regarder l'architecture, de la compléter, de l'interpréter et c'est étrange qu'un travail comme celui de Monsieur Székely ne soit pas plus souvent cité.
En attendant voici des cartes postales :



N'est-ce point là une image mystérieuse ? Qui en effet pourrait dire le programme architectural d'une telle forme blanche dans un paysage ? Comment penser que ces volumes blancs aveugles et massifs sont des lieux pour la prière et le recueillement ?
La bâtisse semble vouloir se protéger de l'extérieur comme pour mieux peut-être lui offrir un écran. Le blanc dessine l'arbre et coupe le bleu du ciel.
Un poids énorme appuie sur la terre fraîchement retournée. Si la photographie ne nous offre pas d'ombres, la construction n'en porte pas moins une volumétrie imposante et rigoureuse. On peut facilement suivre les décisions, les lignes tranchées et polies. C'est un volume que l'on a fendu, ouvert et qui s'offre nu à la lumière du nord.
C'est bien le carmel de Saint-Saulve, sa chapelle.
Cette autre :

Toujours Saint-Saulve. Magnifique.
Il faut évoquer les volumes et l'image ensemble. La lumière qui baigne le bâtiment est un rien acide et irréelle. Voyez la solarisation autour de l'arbuste et le vert du gazon. Une ligne blanche découpe les volumes dans le ciel. Un effet photographique pour redéfinir la forme. Aujourd'hui sous Photoshop on dirait "contours plus nets".
L'emprise du bâtiment sur le sol est ferme donnant la sensation que l'ensemble finalement n'est que l'émergence d'un iceberg de béton. Le volume basculé de droite me fait penser à Monsieur Parent et le cube ouvert formant un carré sombre à un Malévitch pénétrable. On peut aussi sur cette image saisir les liaisons des volumes toujours surlignées de noir.
Les ouvertures ne semblent pas donner sur l'extérieur mais au contraire, nous offrir à nous un minimun de visibilité sur l'intérieur, cela nous rassure. En même temps il s'agit aussi du vocabulaire défensif et de protection. Un refuge ?
Puis:


Cette carte postale Combier nous propose une bien différente ambiance. Toute bleue.
Triste aussi.
L'arbre a bien poussé et cache un peu trop le jeu des volumes. Le chemin a perdu ses rondins au profit d'un bitumage. Un peu glacial non ?
La carte postale nous indique que le photographe est Monsieur Poutry. Elle nous donne aussi le nom des "réalisateurs : P. Szekely et C. Guislain".
Mais le point de vue nous donne à penser que l'ensemble est enfoui, caché. Je crois que le photographe a eu peur des volumes !
Mais non ! Regardez :



Toujours Monsieur Poutry au cadrage. le nord est donc bleu et les ombres ici arrivent enfin en nappe presque violette.
Seule la lame prend la blancheur d'un soleil un peu bas. L'œil est noir. J'aime particulièrement la succession des volumes sur la droite et on perçoit le petit escalier qui oblige à passer dans le carré. C'est vraiment une belle et étrange image. C'est un lieu étonnant qu'il me tarde de visiter.
Marie Székely m'annonce aussi une exposition à Saint-Lô sur l'œuvre de son père. Dès que j'ai plus d'informations je vous les communique.


mercredi 14 octobre 2009

premier jour de Givors

Il existe chez les collectionneurs des cartes postales qui ne sont éditées que pour permettre un entier philatélique, une carte maximum.
Cela veut dire que le timbre, la carte postale et l'oblitération "premier jour" (premier jour d'émission du timbre) sont à l'unisson sur un même document.
Voici un exemple :



La carte postale Combier porte le même titre que le timbre "Architecture contemporaine Givors" sans d'ailleurs nommer l'architecte !
On trouve le nom de Monsieur Renaudie sur le timbre et sur l'oblitération datée du 20 avril 1985.
La carte postale est belle, met bien en avant l'architecture spectaculaire de Monsieur Jean Renaudie. Le point de vue place les étoiles dans la ville à la même hauteur que son environnement. On sent bien le creux sur le devant et les balcons sont déjà bien verts et plantés.
Il s'agit donc bien du premier jour du timbre et non du premier jour de l'architecture !
Mais pourquoi la Poste avait-elle pris le pari d'un timbre représentant ce bâtiment ? Etait-il suffisamment fort pour que l'établissement public fasse ce choix ? Appartient-il à une série sur l'architecture contemporaine ?
Le timbre est très beau et son dessin sobre reflète bien la construction. On le doit au graveur de timbres Monsieur Gauthier.
Sur cette autre carte postale du même type on voit cette fois une représentation picturale !



L'image est vraiment étrange et les effets d'aquarelle un peu déplacés. Mais c'est aussi une manière de lancer l'image certainement dans une tradition du pittoresque au sens étymologique du terme : qui mérite d'être peint.
Je crois que Givors comme Ivry méritent la peinture !
Mais peut-être pas celle-ci.
Finalement elle n'est pas si mal cette représentation, elle est signée de Gauthier, l'auteur du timbre, une édition CEF cette fois.
On peut comparer avec la seule "vraie " carte postale de Givors que je possède, une carte multiple aux éditions Cellard.




Pas de nom d'architecte, ni même de mention de ce que chaque image propose. Un choix en double diagonale, le Givors moderne, le Givors ancien et le blason qui dit la lignée et l'histoire de la ville. On s'ennuie un peu mais finalement les étoiles de Renaudie sont là, acceptées comme faisant intégralement partie de la cité comme le reste et au même niveau. Chaque habitant de la ville y trouvera la représentation de son quartier.
C'est je crois une modestie qui aurait plu à Monsieur Jean Renaudie, celle d'une intégration du modèle sans pastiche. Un quartier qui a trouvé sa place et son image. Cette carte postale fut expédiée en 1984.
A noter, dans le numéro de septembre de la revue AMC un excellent article de Bénédicte Chaljub sur Givors et Jean Renaudie.
Vous pouvez aussi vous souvenir ici.