mercredi 5 août 2009

les maraîchers de Martôt sont des architectes




Les maraîchers autour de chez moi, sur la magnifique plaine de Martôt qui est en train d'être bouchée par du pavillonnaire uniforme, les maraîchers donc sont de véritables architectes.
Regardez ce qu'ils sont capables de faire avec des cagettes (on dit aussi cageots).
Depuis longtemps je passe devant et je souhaite les photographier. C'est parfois bien plus spectaculaire et de véritables petites villes de bois émergent le temps de la récolte des scaroles ou des fameux monstrueux de Martôt, qui ne sont rien d'autre que de magnifiques poireaux gigantesques.



Mais ces maraîchers ont-ils vu que leurs immeubles rappellent les multiples dessins de grilles de nos constructions modernes ?
J'en suis certain.
Pendant une période l'insulte suprême lancée au nez de l'architecte était que ses bâtiments étaient des clapiers ou des cages à poules. Personne n'a jamais évoqué les cagettes. C'est justice car ils sont bien beaux ces immeubles éphémères et en même temps renouvelés.


Je vous sers également sur un plateau trois exemples de grilles modernes :



Nous sommes à Talant en Côte d'Or devant le foyer "Robert Granjean". Une carte postale Combier expédiée en 1996. On admirera la polychromie de façade qui donne l'illusion étrange d'un voile transparent rose passant devant les balcon filants. C'est presque... numérique. Pas de nom d'architecte ni de photographe.
On poursuit avec :



L'hôtel Colon est à Madrid. Le ciel tout autour est bien nettoyé et coupe même le bas de l'immeuble à droite ! Ah, le désir de ne faire voir QUE l'hôtel Colon va jusqu'à supprimer son environnement...
Mais c'est une belle image, bien nette et colorée. Du point de vue architectural c'est euh... un immeuble.
On finira cette très brève histoire de grille avec le Delfinul Hotel à Eforie Nord :


La photographie au point de vue basculé est de I. Oprea pour les éditions Meridiane.
Là aussi le bleu du ciel entoure l'hôtel comme une promesse d'un séjour heureux. Les deux voitures de grand standing, une Renault 12 (certainement d'ailleurs une Dacia) et une Wolkswagen, attendent les résidents.
L'arrière de la carte postale, bien ordonné permet de ne pas faire d'erreur. Tout est bien indiqué comme sur un formulaire de la police ou de la sécurité sociale. Il faut simplement que votre adresse entre dans les cases...

to dance with girls and boys...



Le casino de Royan était un chef-d'œuvre que seul, le maire de l'époque n'avait pas su voir.
Maintenant il n'existe plus (ni l'un ni l'autre).
Disparues les belles couleurs vives, disparus les espaces lumineux, disparu le beau dessin.
Mais il y a encore quelques rares et belles cartes postales de l'intérieur pour nous donner l'ambiance joyeuse de ces années yé-yé, pop, et disco. Certainement d'ailleurs que c'est un air de disco qui a retenti en dernier dans ce lieu.
Il s'agit d'une carte postale Iris pour Théojac expédiée en 1961. L'architecte de cette merveille disparue était Monsieur Ferret. Merci Monsieur.




Voici un autre type d'architecture et au temps ou certains architectes hollandais ont voulu nous vendre du Dance Floor pour les halles de Paris on peut, après tout, nommer cela de l'architecture !
Regardez la belle ambiance de cette image, son ciel mauve aux arbres noirs, les sièges en fils de plastiques colorés et la scène pleine d'instruments de musique qui attendent leur musicien.
Nous sommes au Dancing Maurizio à Senigalia. Claude indique que ce lieu a été célèbre et que Maurizio Federioni est décédé récemment.
C'est triste et l'orchestre reprend "forever young, i want to be forever young" d'Alphaville (un must), le slow sera le signe que le petit matin arrive et qu'il est grand temps de rentrer. (avec le chanteur d'Alphaville et sa combinaison orange...)