samedi 19 décembre 2009

les arènes du Soleil d'or sont vivantes

Finalement ma collection me réserve des surprises...
En écrivant l'article précédent, il me semblait que je n'avais pas fait le tour des arènes ! Et pour cause :


Voici ce que je trouve, bien rangée dans le classeur M pour Jean Montier architecte : les arènes du Soleil d'Or. Une bien belle carte postale aux éditions Pyrénées Océan Labouche qui nous montre la maquette de F. Majorel en véritable photographie au bromure.
La carte fut expédiée en 1953.
D'un point de vue architectural, la photographie ne permet pas de dire si ces arènes étaient intéressantes. Là, vu comme ça... bon.
Mais l'espèce de totem à l'entrée m'intrigue beaucoup plus et m'évoque Nicolas Schöffer et ses sculptures cinétiques.



Finalement cela fut cassé pour y faire un collège ce qui explique la présence aujourd'hui de nombreux enfants sur les vues de Google Earth.

les arènes du Soleil d'or sont mortes


Il y a bien longtemps que j'ai acheté cette carte postale représentant une vue aérienne de Toulouse.
J'avais tout de suite été intrigué par cette barre très longue et brisée posée là on ne sait pourquoi et semblant écraser le reste du quartier très marqué par la présence des arènes du Soleil d'or.
Le nom est particulièrement fort et doit dire quelque chose du lieu mais l'immeuble lui-même porte le nom de Cristal Résidence !
Je ne sais pas non plus pourquoi car, du cristal, à part peut-être cet angle obtus de sa ligne brisée il ne possède ni la transparence ni l'éclat !
Sur Google Earth, le quartier a bien changé. Les arènes sont tombées et font place à je ne sais quoi de moderne. Un projet de tramway je crois.
Le cristal est toujours là en bon état d'ailleurs.
J'imagine que certains habitants doivent regretter leur vue imprenable sur la piste des arènes. Les clameurs devaient monter le long de la façade et le souffle éreinté des taureaux aussi.
La carte postale des éditions Labouche ne nous dit rien de l'architecte. Elle nous donne le nom du photographe Heurtier de Rennes !
Elle fut expédiée par Eric pour Didier en 1972 qui explique ses séjours au centre aéré. Il dit que c'est son quartier. Il a dû voir les taureaux au soleil d'or.




un peu moderne, Narbonne-plage.

éditions S.L sans date.

Ils avaient rendez-vous avec l'architecte le jour même pour la remise des clefs. Pour ne pas gêner le peintre qui avait garé sa 2cv Citroën dans la cour ils avaient laissé glisser leur 203 Peugeot un peu plus loin dans la rue.
Enfin, la villa était terminée. Ils en avaient rêvé depuis plus de trois ans et se rappelaient encore le jour de l'achat du terrain face à la mer sur ce qui n'était encore qu'un carré de sable.
Ils ne voulaient pas une grande maison mais juste une vue sur la mer avec les commodités de la vie moderne. Ils voulaient que cela soit pratique, que tout communique.
Et puis tout de même un peu de meulière, un peu de pilotis, et des formes un peu géométriques pour être à la fois dans son époque mais aussi, on ne sait jamais, pour ne pas regretter des audaces trop marquées dans dix ans.
Alors l'architecte qui avait travaillé à Royan leur avait dessiné ce qui maintenant était leur villa avec vue sur la plage. Depuis l'étage et grâce à l'angle arrondi on pouvait voir la mer et aussi les vallées au loin.
Il sera agréable l'après-midi sous l'ombre du premier étage de boire une orangeade en remontant de la plage. La rue à traverser et c'est la mer.


Le peintre surpris par le photographe regardait par la fenêtre et rêvait lui aussi à sa pose mais il fallait finir vite, les clients étaient arrivés de Paris.
L'espace de la ville était ouvert, vide mais les chantiers partout laissaient voir une activité de construction.
L'espace finira par se fermer.
Seul, peut-être encore, le bleu du ciel par un coup de pinceau du peintre pourrait recouvrir aussi les lampadaires municipaux, pour dire sa transparence et sa légèreté.