jeudi 25 février 2010

fierté, est-ce trop ?

Disons que j'ai hésité longtemps mais comme je vous connais fidèles et larges d'esprit et toujours heureux de ce qui m'arrive de positif, (du moins je l'espère) je me suis dit que oui, après tout, je pouvais jubiler de ça.
Ça c'est l'extrême honneur que me fait Monsieur Parent de citer presque intégralement l'un de mes textes publié sur ce blog le 31 décembre 2008.



Comment à ce moment aurais-je pu espérer, rêver et croire qu'un jour cet avis serait ainsi partagé et soutenu ?
Et puis la boucle est bouclée comme une grande vague qui s'abat. Ce texte se trouve ainsi serti de la parole de Monsieur Parent dans un ouvrage à la fois beau et palpitant édité à l'occasion de l'exposition de Monsieur Parent à Chaillot.
Ce livre Nevers, Architecture Principe, Claude Parent, Paul Virilio est publié aux éditions HYX.
Il est d'une grande beauté éditoriale.
Et bien sûr pour moi de la plus haute importance...

Marcel Nouvel et Jean Duchamp

J'aurais pu intituler cet article les abus de l'œil.
Me rendant à l'expositionusu Pavillon de l'arsenal sur le Paris construit entre 1948 et 2009, je tombe devant l'un des modules du moucharabieh de l'Institut du Monde Arabe de Monsieur Nouvel.
Immédiatement, je dis bien immédiatement, mon cerveau m'envoie le Grand Verre de Marcel Duchamp, c'est abusé non ?
Surtout si l'on pense que, jamais au grand jamais, sur place (à Paris et à Philadelphie) je n'y ai pensé. Pourtant... voyons, tout ici m'oblige (eh oui je ne l'ai pas décidé consciemment ce collage) à ce rapprochement. D'abord la taille, l'échelle assez proche des deux objets même si celui de Monsieur Nouvel serait plus exactement une moitié de celui de Monsieur Duchamp. Ensuite la manière de l'installer dans l'espace, devant une fenêtre du lieu, là c'est égal pour les deux ! Puis le châssis-même renfermant l'objet qui permet de voir les deux côtés, les deux faces, jouant aussi d'une certaine manière sa disparition (il faudrait parler de la face de l'épaisseur du Grand Verre !)
Ensuite, la géométrie machiniste et oculiste des deux pièces, toutes deux évoquant un certain érotisme de l'oeil mécanisé, pistons, coulisses, iris s'ouvrant au gré pour l'un de la lumière pour l'autre du désir... et de certains gaz !
La machinerie célibataire, un rien vaine de l'un et de l'autre surtout ici chez Monsieur Nouvel puisque l'objet, en panne (c'est si duchampien !) ne fonctionne que dans l'idée. Alors que étrangement chez Monsieur Duchamp, la machine fonctionne par le langage sous-jacent.
La matière même de l'un et de l'autre, métallique et brillant et aussi un rien crasseux de poussière. Même les boulons défaits et tombés dans le châssis de la fenêtre de Monsieur Nouvel me ramène à la brisure du Grand Verre, sa panne que certain jubilerait bien vite à nommer sexuelle.
Mais là... oulà! C'est un peu fort !
Mais comment faire avec ce collage mental ? Dois-je m'en amuser, m'irriter de l'impossibilité de me dégager de cette obligation inconsciente ? Travailler à bannir ces collages ou poursuivre la rencontre sur une table de dissection d'un parapluie et d'une machine à coudre ?
J'espère que ni l'un (le mort) ni l'autre le très vivant Monsieur Nouvel, ne m'en voudront de ce méli-mélo de références mais je suis ainsi constitué, eh oui de l'un et de l'autre.

un grand verre...

pas encore brisé...

où les célibataires, uniformes en livrée...

ne sont que pistons et bielles...

lumière à tous les étages...