samedi 20 mars 2010

international monumental

J'ai hésité un peu, me disant que ces monuments dans leur grandiloquence pourraient peut-être vous ennuyer, vous lecteurs.
Mais les formes, toujours les formes, me ramènent à une nécessité de partage car tout de même il y a dans le mélange de l'inutilité constructive et de la beauté structurelle quelque chose d'important.
Commençons :


Nous sommes à St-Louis aux U S A devant le Gateway Arch.
La carte postale nous donne ça :
Jefferson National Expansion Memorial
The Gateway Arch soars 630 feet into the sky above St Louis. Designed by Ero Saarinen, it Symbolized St Louis' victoric role as Gateway to the West.
Oui, Saarinen.
C'est simplement superbe. Une forme déployée, retombante mais qui propose pourtant un élan incroyable. Là aussi les techniciens ont dû bien travailler. Et cela pour dessiner le plus beau vide (!) possible.
Il semble que l'on puisse monter à l'intérieur de cette courbe, cela doit être bien surprenant comme expérience architecturale !
Et maintenant :


Depuis l'Iran sur la place de Khayam, cet étonnant monument dédié à un poète iranien, Omar Khayyam.
J'avoue que j'aime beaucoup ce croisement de lignes brisées parfois. Il s'agit là d'un savant découpage ou d'un tissage de brins de béton s'entrelaçant pour réaliser une ogive qui rappelle peut-être de manière un peu péremptoire quelque construction gothique.
Malheureusement pas de nom de sculpteur ni d'architecte !
Pour finir un monument un peu plus connu :



Nous sommes devant le Mémorial des Martyrs à Alger.
Ne croyez pas que je me sois trompé en vous mettant deux fois la même carte postale car si vous êtes attentifs, et vous l'êtes, vous aurez remarqué qu'il s'agit bien de deux clichés différents !
Les voitures ne trompent pas.
J'aime assez cette construction voulant allier des voiles de béton assez lyriques à un dessin très... spatial, un rien fusée interplanétaire.
J'aime beaucoup comment la vigie est placée dans la forme. C'est élancé, virevoltant.
Peut-être qu'un tout petit plus de hauteur...
Mais le défi est déjà gigantesque et superbe.
Reste tout de même que de ces trois monuments, celui de Saarinen demeure par sa simplicité formelle certainement le plus spectaculaire. Parce qu'il n'hésite pas entre une construction fermée (abri) et un signal. Il est une ligne visitable, pénétrable, qui doit à son échelle la possibilité d'offrir un intérieur.
C'est je crois dans l'architecture un des rares cas où la ligne devient au sens premier du terme une architecture offrant à la fois le dedans et le dehors, liant stabilité et équilibre, mathématique et liberté ; mais surtout déterminant un vide découpé dans le ciel et le paysage, au point que finalement c'est ce vide qui est bâti.