mercredi 12 mai 2010

C.N.I.T S.I.C.O.B. FUTURO

Le C.N.I.T est vraiment une des pièces maîtresse de l'architecture française.
C'est dit.
C'est une évidence et qu'il s'agisse de ses prouesses techniques et formels, il est un bâtiment absolument époustouflant du XXème siècle même si aujourd'hui il est un peu enclavé.
Je ne vous ferai pas une leçon d'architecture (ici remarquable) et je vous laisse à la joie de la découverte de quelques cartes postales.
D'abord une vue incroyable :


Superbe non ?
De ce point de vue, difficile de comprendre la volumétrie de l'ensemble mais on perçoit bien la tension du voile de béton et les nervures de celui-ci me font toujours penser à un textile gonflé.
Il s'agit d'une édition Raymon qui ne donne pas le nom des architectes.
Prenons le bus :


Le rond-point de la Défense est encore là et l'animation automobile est bien vivante formant une sorte de magnifique manège.
La carte postale Alfa nous indique les architectes : Messieurs Camelot, De Mailly et Zehrfuss.
Il y a beaucoup de monde à l'entrée mais je n'arrive pas à saisir la manifestation... On perçoit bien la transparence de l'ensemble.


Pour cette carte postale Lyna, pas de souci pour trouver le nom du Salon : Le S.I.C.O.B.
Admirons le point de vue original du photographe comme souvent chez Lyna éditeur. Il vient placer la ligne de chemin de fer tout contre jouant du rapprochement des courbes du remblais et de celles du bâtiment.
Le train, le parking rempli, la rampe, quelle image !
La carte postale est datée par son correspondant de 1973 est-ce que cela correspond bien au 21ème S.I.C.O.B ?
Encore...


Ici une carte postale de Albert Monier, le grand photographe aux éditions toujours remarquables.
C'est culte.
Il place le bâtiment dans une symétrie bien mesurée où la construction offre une ligne qui coupe la carte postale en deux.
Le premier plan permet pourtant de ce dégager d'une trop grande brutalité et offre une profondeur en utilisant la forme des topiaires du rond-point... habile cet Albert Monier !
Pas de date ni de nom d'architecte.
Attention les yeux !


Comment dire ?
Évidement mettre ainsi en concurrence l'une des plus audacieuse forme architecturale jamais produite et trois malheureuses jardinières en béton c'est un peu ironique.
j'aime ça !
Et puis ainsi le C.N.I.T est posé sur des gradins !
Ce qui fait aussi la force de cette image c'est la minéralité. Tout est sec même les pauvres plantes dans les jardinières !
Mais regardons attentivement.
Là :


Une soucoupe volante !
Que fait-elle là ? Vient-elle de Mars ou de Vénus ?
Il s'agit en fait d'une architecture de Suuronen un architecte finnois, la Futuro ! Mais pourquoi a-t-elle atterri ici ? Quel salon, quelle manifestation furent à l'origine de son installation sur le parvis du C.N.I.T ?
Je vous montre quelques images tirées d'un livre en allemand de Matthias Ludwig Mobile Architektur chez Diva éditeur.






Mais encore plus étrange...



Cette carte postale Abeille-carte nous montre également la Futuro mais aussi un énorme globe terrestre au premier plan !
Il semble même qu'on pouvait le visiter non ?
Or il ne fait aucun doute que ce globe n'est pas sur les deux images. Il fut donc très peu de temps sur les lieux à moins que ce ne soit la Futuro de Monsieur Suuronen qui fut longtemps exposée ici. Mystère.
Qui aura les réponses ?

des vikings, une église, Yvetot

Je connais mal Yvetot.
C'est pourtant dans mon département. J'y allais souvent pour voir les expositions à la Galerie Duchamp mais depuis la nouvelle direction de l'établissement, nous ne savons plus ce qui s'y passe ni même s'il s'y passe encore quelque chose.
Dommage...
Les lieux d'art contemporain sont rares en Normandie et sentir celui-ci s'endormir n'est pas bon signe...
Mais restent à Yvetot quelques beaux morceaux d'architecture qui à eux seuls méritent votre déplacement.
Le plus célèbre est une église, l'église Saint Pierre.


La voici inscrite dans la ville reconstruite en grande partie après la Libération.
Elle est bien représentative de ces tentatives formelles novatrices de l'art sacré. Ici, simplement une grande rotonde, un cylindre au toit très légèrement conique et un campanile très fier et très haut qui domine la ville.
La fierté de cette église c'est aussi sa surface de vitraux la plus grande d'Europe je crois. L'église a subi un ravalement il y a peu et elle est aujourd'hui d'un rose... euh... rose...
Sur cette carte postale La Cigogne, la correspondante nous signale son habitat un peu loin de la ville. On sait que le Pilote-Opérateur est monsieur R. Henrard et que la carte fut expédiée en 1970.


Toujours d'avion mais chez Sofer éditeur on retrouve bien notre église dont le clocher sépare la carte postale en deux par la moitié. On devine son escalier intérieur.


On se rapproche un peu avec cette fois une carte postale La Cigogne en Mexicrome.
Celle-ci est très informative car elle nous dit :
église Saint Pierre
Architectes Mrs Chirolle, Marchand et Flavigny.
Les vitraux sont dus à Max Ingrand. Au-dessus du portail, la statue de St Pierre, haute de plus de 7 mètres due au sculpteur René Collamarini. Le clocher s'élève en campanile à 45 mètres, il est relié à l'église par un baptistère.
Voilà qui est précis !
La carte fut expédiée en 1970.
On fait un petit retour en arrière grâce à cette carte postale Lapie.


Le cliché est superbe et la véritable photographie met parfaitement en valeur la construction et son implication dans le paysage.
On remarquera que le campanile n'est pas encore construit...


Toujours pas construit sur cette autre carte postale que l'on doit à Kunzler. On voit au pied de l'église les baraquements provisoires de la reconstruction : un fleuriste et une pharmacie.
Une belle image non ?


A la même époque, voici encore l'église inachevée. D'ailleurs on devine les baraquements à droite. Notre œil regardera aussi la très jolie petite coccinelle VW immatriculée en Allemagne et l'affiche du cirque Jean Richard. Une édition Mignon superbe donc.


Mais voici une petite énigme :

Alors ?
Regardez bien... Eh oui il s'agit d'une maquette ! surprenant non ? les détails sont vraiment incroyables même si c'est par les sculptures non représentées sur le fronton que j'ai compris qu'il s'agissait là d'un projet.
Et là ?


maquette ou réalité ?
Alors ?
Maquette !
Il s'agit d'ailleurs de la même série éditée par Gaby, collection Delamare. Au dos on lit bien le nom des architectes et celui de l'entrepreneur Lanfry bien connu sur la région rouennaise. Les photographies sont de Chevojon. Combien d'autres cartes postales dans cette série ?
Mais la qualité de l'illusion est assez incroyable. Je crois que cela est dû au traitement du ciel dont je ne saurais dire s'il s'agit d'un fond ou d'un collage.
Revenons (presque) au réel :


Il s'agit bien du bâtiment, il s'agit bien d'une photographie mais la couleur est un peu... ajoutée !
On perçoit tout de même l'impressionnant travail de Max Ingrand pour les vitraux et la beauté structurelle de l'église tenue par des colonnes de béton d'une grande finesse.
Voici une carte postale de transition qui va nous permettre de parler d'un autre bâtiment d'Yvetot, le palais des vikings.


Sur cette vue multiple de Gaby éditeur, 5 architectures.
Une église, un hôtel de ville, une école, un palais des sports et... un arbre millénaire qui sert de chapelle !
On peut entrer dedans !
Mais revenons à du beau béton :


Cette très belle carte postale Gaby nous montre cette belle construction, le palais des vikings.
Beau bloc pur, juste strié de fentes arides qui vibrent en façade, l'ensemble ainsi photographié est vraiment très beau.
L'architecte de cette belle construction oubliée est Monsieur Vaconsin. Malheureusement sur cette autre carte postale La Cigogne, son nom est orthographié Vacousin.

L'eau chaude, le ciel bleu aquarellé, le plongeoir jaillissant dans l'image, les jeunes baigneurs racontant leurs exploits de plongeons et nous voici dans une belle image, une ambiance bien marquée.
La carte postale nous donne également le nom de l'architecte de la piscine : Monsieur Eric le Verdier sans faute d'orthographe j'espère !
Allez donc à Yvetot !