dimanche 25 juillet 2010

nouveautés religieuses modernes

Reprenons notre filon des églises modernes et contemporaines, programme architectural toujours aussi passionnant et aux réponses parfois si stupéfiantes.
Je commence fort par une carte postale de Norvège, de Trondheim exactement :


Cette merveille est l'église St Olav (St Olavs Kirke).
Typiquement le genre de chose que j'aime, croisant les programmes architecturaux à des réponses visuelles (images) pouvant paraître incohérentes.
Ici une sorte de hangar de pavés de verre faisant penser vu l'utilisation large de ce matériau à Chareau et sa maison de verre.
Mais le hangar ici s'allonge, se dégage de l'environnement et offre à la fois une transparence et un bloc opaque.
Pas de porte visible, pas de vitrail, l'église semble malgré ce travail de lumière fermée au monde extérieur. Le bandeau blanc ceinturant le haut de la construction parachève l'effet de construction industrielle faite pour elle-même presque à l'économie comme les boites à chaussures commerciales de nos zones artisanales.
En fait, le campanile nous permet de toujours revenir sur cette première impression et nous dit avec sa croix en tube juchée sur un cube cachant soit les cloches soit des haut-parleurs (!) qu'il s'agit bien d'un lieu religieux. On pourrait y voir tout aussi bien une caserne de pompiers. D'ailleurs admirons cette magnifique tour, sa légèreté et son escalier gracile absolument superbe :


et son ombre :

Cette église est réellement le type d'objet architectural que j'aimerais viser dans mon vérascope...
Peu d'informations sur internet à part le nom de l'architecte Per Kartvedt (?) et aucune image de l'intérieur qui doit pourtant être remarquable. L'église aurait été construite dans le milieu des années 70 !
Toujours à l'étranger mais bien plus au sud :


Cette chose est bien une église. Nous sommes aux Canaris, plage del Inglès. Il s'agit si j'en crois la carte postale Rabadan d'une église œcuménique. Je n'ai pas le nom de l'architecte, je n'ai à vrai dire aucune information.
L'objet reste curieux, comme un chœur inachevé qui attendrait son transept ou comme un auditorium de plage. Difficile de deviner sa profondeur et même le plan de l'ensemble depuis ce point de vue.
Revenons en France :


Cette vue multiple nous montre Paris. Et dans ce Paris l'église Marie-Madeleine-Médiatrice qui serait l'œuvre de Monsieur Vidal architecte.
Cette église semble bien hésiter entre modernité franche et respect des formes traditionnelles et c'est surtout dans le détail des lignes, dans sa sobriété classique que, étrangement, on peut la dire moderne. Elle daterait des années cinquante et notre architecte Vidal semble si j'en crois mes ouvrages un spécialiste de la construction des églises (une vingtaine !)
Pour ma part, je jubile ici surtout du campanile extrêmement élancé et superbe. Il me faudra à ma prochaine visite parisienne m'y rendre et ensuite j'irai boire un godet au Clairon que l'on voit aussi sur cette carte postale Leconte, édition à n'en pas douter en exclusivité pour ce bar-tabac.
Une aventure singulière :



Dans le Jura c'est le bois !
Et la ville de Lavancia-Epercy est heureuse et fière de son église moderne toute de bois. L'éditeur Combier des cartes postales le précise bien au dos, cette église est faite en différentes essences de bois. On ne connaît pas le nom de l'architecte car elle semble avoir été construite pour une exposition à Lyon, démontée et reconstruite dans ce village par les établissements Chalos de St Brieuc. Je crois bien qu'il s'agit là d'un cas unique en France !
L'église fut en effet offerte à la commune qui n'avait pas de budget pour en reconstruire une. J'avoue ne pas être très sensible à ce genre de dessin mais la vue intérieure laisse deviner tout de même un très beau travail constructif fait de belles courbes.
Une autre curiosité :


Pour ce qui est de la localité c'est simple c'est écrit dessus : Locminé dans le Morbihan.
Les éditions Dubray ne nous donnent pas le nom des architectes mais précisent qu'il s'agit bien d'une église moderne.
En fait il s'agit d'un collage de deux anciennes chapelles reliées par une œuvre contemporaine de l'architecte Maurice Thomas.
Difficile depuis la carte postale d'émettre un jugement ou une réflexion sur cette œuvre que l'on peut tout de même qualifier de radicale et qui a le mérite de ne pas jouer le pastiche et c'est déjà remarquable. On devine une structure métallique posée sur une base de béton strié et de là où nous nous trouvons cela semble ouvert et parfaitement maîtrisé.
Ce genre de structure pourrait peut-être nous rappeler l'église Saint-Paul de Laxou et pour ce qui est du collage on peut aussi regarder ça :


Nous sommes à Pont-Hébert dans la Manche. Ce qui est spectaculaire avec cette église c'est bien que l'on voit disparaître ce collage :



Et cela grâce aux cartes postales Combier et Delon.
Que s'est-il passé ? Sans doute que suite à la destruction de l'église sous les bombardements l'architecte a cru pouvoir conserver l'ancienne façade mais que celle-ci quelque temps plus tard a donné des signes de faiblesse qui ont engendré sa destruction totale.
Il a dû falloir quelques années vu la taille des arbres... Reste une église... euh... vraiment... solide.