mardi 17 mai 2011

le café perdu ? Pas tant que ça !



Si vous aimez prendre un café en lisant le dernier livre de Dominique Amouroux sur l'architecte Arretche, si vous préférez un Orangina en vous plongeant dans le livre de Raymond Depardon ou encore découvrir le patrimoine moderne architectural de la Basse-Normandie et si vous aimez tout cela dans une ambiance chaleureuse, alors vous viendrez au Café Perdu à Rouen. prendre un verre ou même manger sa bonne cuisine.
C'est nouveau et ce type de lieu manquait dans cette ville.
Emmanuel et Marie-Laure tentent une belle aventure en accueillant aussi des artistes, des écrivains (François Bon hier soir).
Le comité de vigilance brutaliste y pose ses affaires depuis ce soir.
Dès demain vous trouverez sur les murs du Café Perdu, des dessins de Thomas Dussaix et quelques cartes postales de ma collection.
La programmation va se poursuivre avec une lecture de certains extraits de La maison des feuilles de Danielewski par Thomas ce samedi soir et par une présentation du blog que vous lisez actuellement lundi 23 mai.


le carnet de dessins de Thomas à votre disposition.

Dans la bibliothèque, un guide que nous connaissons bien ici !

dans le petit salon, les dessins de Thomas.


quelques cartes postales que vous découvrirez.

Thomas et Philippe (si, si) discutent de l'architecture de la Basse-Normandie et des souvenirs de jeunesse de Philippe au cinéma de Lisieux...


for you Mister Martin Parr

Eh bien non.
Non non non.
Je ne vous donnerai pas ces cartes postales, Mister Martin Parr.
D'abord parce que moi aussi j'aime les cartes postales ennuyeuses, les Boring Postcards et je les collectionne au moins depuis aussi longtemps que vous.
Et puis vous n'avez pas daigné nous offrir un volume sur la France, vous contentant de l'Allemagne, l'Angleterre et les Etats-Unis.
Vraiment... Et la France ? Pas assez ennuyeuse ?
Mais surtout Monsieur Martin Parr, j'aime à penser que ces cartes postales si on sait les regarder, les aimer, elles deviennent bien intéressantes.
Je rejoins Tom Phillips. Il suffit d'y jeter un autre regard, celui à distance qui prend le parti du plongeon, de l'immersion et surtout qui tente de lire le document et non la projection rapide d'une typologie.
Par exemple :


Cette vue de Noisy-le-Sec me parle du logement social, me dit le goût d'une modernité affirmée. Je retrouve Rolf Walter le photographe des éditions Lyna. Je sais qu'il a arpenté la banlieue française. Je sais qu'il nous montre la ville, ses bouleversements, et parfois sa beauté. Je me réjouis d'un rien : l'arrière d'une Simca 1000, la forme découpée du ciel et la verticalité symétrique des tours de la rue Vaillant Couturier. Au dos, Richard remercie sa mamie pour le mariage et écrit "Juda" au lieu de "Judo" ! Vous n'auriez pas vu ça vous Monsieur Parr !
Et puis :


Monsieur Parr comment ne pas céder devant la beauté minimale de cette carte postale ? Sur la bande d'arrêt d'urgence le photographe prend le risque de faire cette image de l'échangeur d'autoroute A2 à Onnaing dans le Nord pour Combier l'éditeur.
Le château d'eau à gauche, la Renault 4 et le rouge du panneau à droite sur la même ligne...
Je sens presque les gravillons sous mes chaussures.
Et encore :


Cette charcuterie du Havre qui fait la promotion par la carte postale de la céramique Cérabati.
Architecture-charcuterie, des mots presque identiques !
Et le bleu superbe partout répandu, et le poids des saucisses, et la tension des bras du jeune charcutier dont on devine le sourire.
Je plonge dans cet espace et m'amuse à la Raynaud de la maison carrelée de Jean-Pierre. J'ai ce droit après tout !
Car, attention Monsieur Martin Parr, l'ennui se répand aussi parfois dans la lecture de vos images !
Bon.
Allez...
Je vous accorde un prêt pour la publication de l'album sur la France. Venez à la maison on choisira, mais pas cet après-midi, je dois tondre la pelouse... boring je vous dis so boring...