jeudi 27 septembre 2012

Lille et ses Dominicains

Pour ne pas risquer une overdose royannaise et aussi parce que ma boîte aux lettres contenait à mon retour quelques cartes postales inédites, je vous propose de regarder aujourd'hui l'envoi de Pierre Lebrun dont nous connaissons sur ce blog le travail remarquable autour de l'Art Sacré au XXème siècle. Remercions tout d'abord Pierre pour cette donation à ce blog et partons ensuite en visite au couvent des Dominicains de Lille grâce à une belle série de cartes postales récentes de ce lieu. Comme le fait Pierre Lebrun dans son courrier, on regrettera que cette belle série de cartes postales oublie... de mentionner au dos le nom des architectes ! Il s'agit de messieurs Pinsard, Hutchison et Vollmar. 
D'abord l'extérieur :

























Cette carte postale nous met dans le ton. L'appareillage de briques contre le béton fait merveille et le dessin d'une remarquable rigueur n'est pas sans rappeler les pays du Nord. La sobriété dominicaine est en fait une jubilation subtile dont il faut apprendre à regarder les détails. Quelque chose d'absolument parfait, une trame tissée de géométrie et de sensualité des matériaux. La photographie est de Milène Servelle.
Puis deux vues de l'intérieur de l'église toujours photographiée avec délicatesse par Milène Servelle :




































Là encore quel remarquable dessin ! Regardez bien celui des colonnes de béton et comment la voûte fait son travail ! On s'attardera aussi sur le travail de la lumière provenant de l'espace dégagé entre la voûte et les murs. Les points de couleurs sont des vitraux qui ponctuent de percées joyeuses les grands murs roses. Notons aussi la qualité du mobilier religieux qui codifie aussi l'espace.
On retrouve ici les vitraux :



















La photographie une fois de plus de Milène Servelle fait comprendre le contraste entre la courbe élégante des voûtes dont les verres sont striés d'un graphisme tortueux comme une vigne et les rectangles purs des vitraux de couleur dans les murs. Une abstraction lyrique et rationnelle.
Pour finir :



















Le Tabernacle est une œuvre du sculpteur célèbre Henri Laurens. L'œuf parfait nous fait penser à Monsieur Székely. Ici la lumière un rien dramatique accentue la valeur religieuse de l'objet devenu presque surréaliste, dont les ombres forment une paire d'ailes. Cette photographie est de Lionel Gentric.
On peut visiter ce couvent des dominicains de Lille et trouver ces cartes postales sur place. Je crois bien que les amateurs de belle architecture sacrée du XXème siècle devraient y faire un tour.
Merci Pierre Lebrun.