lundi 23 mars 2015

le syndrome de Vasa étudié à l'université du Mirail





Ce matin, c'est comme un appel.
(Merci Clément pour l'alerte.)
Je vois des pages et des pages s'afficher sur la destruction du Mirail à Toulouse et notamment de son université. Comme toujours la France a la gueule de bois et se réveille trop tard pour défendre son Patrimoine. Et comme toujours dans le débat, on oublie les institutions qui n'ont pas pu (voulu ?)  protéger l'université et l'ensemble du Mirail à Toulouse.
Alors, comme tout le monde un peu sensible à cette histoire, je signe une pétition dont je sais qu'elle ne servira à rien face à la machine administrative et politique qui n'y connaît rien en architecture. Il suffit de lire les propos du Président de l'université face à ce patrimoine pour comprendre comment on tord les mots et son esprit pour faire semblant d'être sensible. C'est émouvant autant de tactique verbale. Ça marche sur des œufs un peu pourris.
Alors, quand ceux-là mêmes qui devraient défendre l'héritage architectural nous rassurent justement en prétendant qu'il ne faut pas s'inquiéter car on conservera l'esprit du lieu (mais pas l'architecture...) on est soit en colère devant un type à genoux face à l'événement ou mort de rire face à l'acquiescement politique de sa fonction. Dans quelques mois, on inaugurera une université toute neuve dont vous verrez, il osera dire avec les architectes complices de cette restructuration qu'elle est un hommage à celle qui vient d'être détruite. Allez lire la communication de l'agence c'est d'une drôlerie...
Je n'en peux plus.
Et on organisera bien un petit colloque pour faire bonne figure et une petite exposition pour rappeler la belle histoire de Georges Candilis, vous verrez, ça viendra, on voit ça tout le temps... Les invitations vont partir.
Monsieur le Président d'une architecture qui disparaît sous votre présidence, vous qui vous cachez derrière les questions financières alors qu'elles sont politiques (car la question du Patrimoine est politique je vous le rappelle) Monsieur le Président, s'il vous plaît, ne faites pas semblant d'être du côté de ceux qui défendent ou regrettent. Ayez au moins l'extrême obligeance de porter fièrement votre projet et d'en assumer les conséquences (malheureusement pour vous et pour nous) tragiques, de la destruction indigne d'un Patrimoine unique. Et comme vous êtes soutenu par le vide abyssal des paroles de nos Ministres de la Culture ou de l'enseignement dit supérieur, la France, une fois de plus, sera le pays où il fait bon être désolé et où on applique avec joie et opportunisme le fameux syndrome de Vasa.
Soyez désolé Monsieur le Président, c'est tout ce qu'il nous reste.

Pour signer la pétition, c'est urgent, faites-le, merci :
Pour lire les propos du Président désolé de ce qui arrive et que même, oui, oui, il aime bien Candilis :

Pour vivre le travail de Georges Candilis :





















Cette carte postale des éditions de la Carterie Occitane F. Loubatières nous montre Toulouse le Mirail et plus particulièrement son centre socio-culturel et sportif. On devine derrière l'un des immeubles d'habitations et devant, un peu difficile à lire, le monument de Tarass Chevtchenko. La carte fut expédiée en 1971. On comprend d'ailleurs le glissement des automobiles sous la dalle et la beauté structurelle du centre socio-culturel sur le même modèle que l'université. On notera comment le photographe place la végétation dans le cadre, avec la verticale de l'arbre venant cadrer les fonctions.
Dans le très bel ouvrage Toulouse-le-Mirail, la naissance d'une ville nouvelle, on trouve quelques éléments, les photographies sont de Taki Candilis :