samedi 19 mars 2016

des liens pour la Conservation des Monuments Historiques de Seine Maritime

Et voilà !
Notre département de Seine Maritime, notre Région Normandie, la Ville de Dieppe se voient nommés parmi les 7 sites les plus menacés d'Europe par Europa Nostra, rien moins que ça !
Triste, bien triste manière de mettre la lumière sur notre département de Seine Maritime et sur le Patrimoine exceptionnel que représente le Pont Colbert et sa cabine de Jean Prouvé !
Rappelez-vous ici !

http://archipostalecarte.blogspot.fr/2015/11/jean-prouve-sur-le-pont.html 

On notera que le combat citoyen a permis de mettre en lumière ce scandale régional qui s'ajoute à celui de la destruction de Sainte-Bernadette au Grand-Quevilly, à la défiguration du Volcan de Niemeyer au Havre (ville pourtant inscrite au Patrimoine de l'UNESCO ), la destruction probable de la dernière église en fusées céramiques à Serqueux (le clocher est déjà par terre), et à un avenir incertain pour  l'église St-Nicaise à Rouen et, et, et... à l'abandon des Ateliers du Parc, chef-d'œuvre de Patrice Mottini dans la cour même de l'école d'architecture de Rouen... Allez on arrête là...
En espérant que la prochaine fois que notre département et notre Région seront nommés de manière internationale, ce sera pour souligner la parfaite restauration d'une construction du Vingtième Siècle. On peut rêver...

Mesdames, Messieurs les maires, député(e)s, conseillers et conseillères régionaux, conservateurs du Patrimoine, conservatrices du Patrimoine, Architectes des Bâtiments de France, vrais citoyens, vraies citoyennes, voici des liens que vous lirez peut-être :
http://www.europanostra.org/news/737/

http://www.europanostra.org/UPLOADS/FILS/20160316-PR-7ME-FR.pdf

Vive la Seine Maritime !





mercredi 16 mars 2016

Le Capitaine Candilis sans capitainerie




Je reçois, je diffuse :

" L'héritage moderniste se voit donc une fois de plus (et une fois de plus pour Candilis) totalement méprisé. Alors qu'une ville balnéaire existe, prend son identité dans le travail d'un architecte et de son équipe, (architecte génial reconnu par l'histoire), les seuls qui ne comprennent pas la chance qu'ils ont, sont ceux-la même qui gèrent cette héritage : les politiciens locaux. 

Il faut le dire, à leur défense, ils manquent sans doute d'une éducation de l'histoire de l'architecture et de l'œil, mais aussi d'un sens aigu de l'histoire locale, mettant à bas tout ce qui constitue la réalité historique du lieu où ils vivent. Lors de nos visites de Port Leucate, nous n'avions vu que mépris pour cette modernité qui malheureusement n'est pas détruite pour laisser place à une nouvelle mais pour fabriquer une image ressemblant à un décor digne de Walt Disney, mélange somptueux de néo-provençal revu par Las Vegas, de ferronnerie Brico Rama Brico Dépôt (un must du génie local) et un concept de l'espace inventé par le lobby tout puissant des vérandalistes aluminium qui doivent avoir, avec la mairie qui donnent les autorisations, ce même goût pour l'architecture de carton-pâte. 

C'est trop tard maintenant. 
C'est par terre.
 L'histoire de l'architecture se rappellera les noms des responsables.

On notera que, comme à l'habitude, les arguments sont comme toujours les mêmes : état de la construction, risques, non-conformité. On s'amuse de ces arguments qui sont, en fait, le symptôme de quoi ? Simplement d'un manque d'entretien et d'un désir larvé de voir ce béton disparaitre. On laisse pourrir pendant des années sans rien toucher, on fait venir les pompiers, on évoque la sécurité, on fait la démagogie habituelle sur les besoins d'aujourd'hui qui ne correspondent plus à la construction d'hier et Hop ! On met par terre avec, bien entendu, aucune honte et même une certaine joie . Nous avons honte pour eux. Bref, une histoire bien connue aujourd'hui en France. Nous conseillons donc aux élus locaux de la Culture de la Ville de Port Leucate (il y en a ?) de voyager en Suisse, en Allemagne et surtout en Hollande où les constructions modernes font l'objet d'une attention, de recherches, de soins incroyables appuyés, c'est vrai, par des architectes, des responsables patrimoniaux, des règlements et une éducation  qui font que la population, la démocratie, l'histoire donnent à lire dans le réel des rues, les héritages successifs avec originalité, idées, et même fierté. Oui, Monsieur le Maire, fierté de l'histoire et de la modernité.

L'éradication de la Capitainerie de Port Leucate est une faute patrimoniale grave. 
Grave. 
Très grave.

Nous avions cru un instant avec le classement des Carrats que cette ville et cette région auraient pu s'engager comme Royan ou Le Havre dans un vrai travail de reconnaissance de cette héritage de la Mission Racine. Il n'en est rien. Il s'agit sans doute d'un mélange audacieux de manque de courage politique et d'ignorance avec une pointe amère croquante-fondante de démagogie locale.
Bon vent Port Leucate ! 
Tu deviendras un magnifique décor pour rêve de cagoles où l'on fait semblant, où tout fait semblant."
Le Comité de Vigilance Brutaliste

Voilà qui est dit avec...euh...mesure.
Pour se rappeler un peu l'importance patrimoniale de cette Capitainerie :
elle faisait partie des tous premiers bâtiments construits par l'équipe de Monsieur Candilis pour tester le système constructif réalisant une trame étendue et infinie. Le système constructif, à la fois extrêmement fin, léger et intelligent permettait par un jeu nommé par l'équipe de Monsieur Candilis "Meccano" de produire rapidement des espaces modulables, transformables à volonté et donc de jouer avec les espaces intérieurs et extérieurs produisant un vrai urbanisme. On le sait, en architecture, la structure signe l'intelligence. Ici, à Port Leucate, avec ce système, l'équipe de Monsieur Candilis avait simplement inventé une nouvelle forme de mapping architectural si à la mode aujourd'hui. Il suffit de regarder les dessins techniques de ce système pour en comprendre le génie de sa simplicité et donc de sa beauté constructive. À l'égale des grands systèmes constructifs allant de Eiffel à Mimram, Monsieur Candilis avait offert à Port Leucate et Port Barcarès une possibilité d'avenir, un choix urbain et architectural d'une très grande originalité. C'est, sans doute, cette originalité que des yeux aveuglés par une fausse histoire du lieu n'ont pas su percevoir. On n'aime plus, en effet, une architecture qui dans sa forme, sa légèreté, sa fonction donne trop vite à lire son sens de l'égalité, son humanisme et surtout, sa liaison franche avec le paysage.
On notera que ce système de Port Leucate était si important pour Monsieur Candilis et son équipe qu'il faisait la couverture de son ouvrage sur les constructions de loisirs !

Recherches sur l'architecture des loisirs
Georges Candilis
édition Karl Krämer, 1972. 

Pour revoir tous les articles sur Monsieur Candilis :
http://archipostalecarte.blogspot.fr/search/label/Georges%20Candilis

maquette et Capitainerie :

 

 

ici, le centre commercial fait du même système :

 

Comme un jeu de construction aux possibilités infinies :

 

 Détails techniques :

 

 



Je vous donne à nouveau à voir les cartes postales qui rendent compte de ce système constructif :

carte postale de la capitainerie du port de Port Leucate des éditions DINO non datée.


carte postale du centre commercial de Port Leucate, éditions Audumares, non datée :